Complémentarité des associés

Pour quelles raisons devrais-je m’associer ?
A quoi faire attention quand je m’associe ?
Qu’attendre de mon associé ?


L’essentiel à retenir


Pourquoi s’associer ? 

Avant de prendre une décision, il faut réfléchir à ce qu’une association peut vous apporter en tant que porteur ou porteuse de projet. Quels sont vos besoins ou vos peurs ? 

Inversement, il est bon de se demander très en amont si on est réellement fait pour le travail à plusieurs : partager les peines, c’est aussi partager les succès et donc les bénéfices. Si la motivation principale de la démarche de création est le gain d’autonomie, s’associer n’est peut-être pas la solution idéale. 

Point de vigilance 

On a tendance à s’associer avec quelqu’un qui nous ressemble (par exemple qui sort de la même école), par facilité. Dans un tel cas, le risque est fort d’avoir une similarité des compétences clés et donc d’arriver à des conflits de rôles, et de manquer l’opportunité d’apporter de nouvelles ressources dans le projet. Dans un tel cas, il est d’autant plus important que chacun·e se spécialise rapidement. 

Comment trouver un·e associé·e ? 

Deux cas de figure sont possibles. 

Tout d’abord, vous pouvez avoir un projet mais pas d’idée de la personne avec qui vous associer. Il s’agit alors de faire appel à votre réseau, constitué de votre famille, de vos amis, plus ou moins proches, de vos collègues, ancien·nes ou actuel·les, de vos partenaires professionnels en tout genre (clients, fournisseurs, prestataires…). Au gré des conversations, vous pourrez glisser votre envie de vous mettre à votre compte et donner quelques indications sur votre projet. Vous pouvez également consulter les offres d’associations sur Internet. 

Quelles vérifications faire ? 

Si vous avez trouvé votre associé·e potentiel·le, reste à vérifier que c’est la personne idéale. On compare souvent l’association au sein d’une société à un mariage. Il faut ainsi vérifier que les différent·es associé·es partagent les mêmes valeurs en termes de management de l’entreprise et d’éthique. Il faut bien entendu vérifier que la vision du projet est la même, en termes de stratégie de développement, de qualité du produit ou du service et d’investissements financiers à fournir. 

Il est nécessaire de se renseigner sur le passé de l’associé·e potentiel·le, tant en termes financiers que juridiques. Notamment, il s’agit de savoir s’il ne fait pas l’objet d’une procédure collective pouvant aboutir à la vente de son patrimoine. S’il ou elle est mariée sous le régime de la communauté de biens, il est également essentiel que son ou sa conjointe renonce à la qualité d’associé·e à laquelle il/elle peut prétendre. Prendre des références, comme dans le cas d’une embauche, est une sage précaution. 

Enfin, il faut s’assurer d’une adéquation des personnalités : une lutte entre deux egos surdimensionnés peut être fatale à l’entreprise. Demander conseil à son entourage est indispensable pour avoir un avis plus objectif sur la personne. 

Et pour finir, il faut aussi se fier à son intuition et à son ressenti. Pouvez-vous imaginer passer la majorité de votre temps avec cette personne ? 

Quelles précautions prendre ? 

Il s’agit tout d’abord de définir la hauteur des investissements : l’un·e des associé·es sera-t-il majoritaire ou y aura-t-il cogérance ? Dans le cas du recours à une association pour obtenir des fonds, il est fortement recommandé de rester majoritaire, au risque sinon de perdre petit à petit la maîtrise de son projet. 

Dans tous les cas, un pacte d’actionnaires (pour les SA) ou un pacte d’associés (pour les Sàrl) est très utile. Ce document (qui n’a pas besoin d’être notarié), de préférence rédigé en suivant les conseils d’un avocat d’affaires, permet de préciser tous les points qui faciliteront la collaboration (ou l’éventuelle séparation) des différents associés. 

Quelles règles se fixer au quotidien ? 

Au démarrage d’une société, les associé·es ont généralement des rôles interchangeables. C’est utile pour poser les bases et s’assurer que chacun·e dispose de toute l’information. Par la suite, avec le développement de l’activité, cela peut se révéler un handicap. Il faut alors fixer précisément qui fait quoi, par écrit, et produire le cas échéant un organigramme à communiquer aux salarié·es et partenaires. Tout repose ensuite sur une bonne communication interpersonnelle : ne pas laisser perdurer les conflits larvés et les non-dits. Pris dans le feu de l’action, les paroles peuvent bien sûr dépasser la pensée : il faut alors crever l’abcès dès que les émotions négatives se sont dissipées.