Gérer son temps

Quels facteurs poussent les entrepreneuses et entrepreneurs à s'épuiser ?
Quels sont les leviers pour une meilleure gestion de son temps ?


L’essentiel à retenir


La grande diversité des tâches à réaliser souvent dans l’urgence, le stress et les multiples pressions auxquels sont confronté·es les créatrices et créateurs d’entreprise peuvent avoir de lourdes répercussions sur la santé.

Mais des facteurs de résistance permettent de se préserver. L’entrepreneur·euse doit ainsi apprendre à dissocier les dimensions de la sphère privée et professionnelle, en se fixant des règles et des garde-fous, ainsi en apprenant à gérer son temps.

Quelles sont les conditions de travail et l’état de santé des entrepreneur·euses ?

Dans une étude menée à la HEG de Fribourg sur le comportement entrepreneurial (en partenariat avec l’Observatoire Amarok), un professeur souligne les effets néfastes, dits pathogènes, sur la santé de la créatrice ou du créateur d’entreprise (stress, surcharge de travail, incertitude, solitude), avec en conséquence un risque de burnout.

En contrepartie, un ensemble de facteurs de résistance bons pour la santé, dits salutogènes (maîtrise de son destin, optimisme, endurance et capacité de rebondir), que l’on prête aux entrepreneur·euses peuvent leur permettre de préserver et développer cette bonne santé : tout est donc question d’équilibre !

Quels sont les facteurs déclencheurs et quels mécanismes poussent l’entrepreneur·euse à s’épuiser ?

Les témoignages apportés par les entrepreneur·euses qui ont vécu un burnout sont éloquents : l’ambition et l’égo sont des raisons fréquentes des causes de burnout.

« Je me suis mis des objectifs très ambitieux, je n’avais qu’une obsession, développer mon entreprise et conquérir le monde, je travaillais jour et nuit »

La pression extérieure des parties prenantes et la solitude sont également des facteurs déclencheurs : faire face seul·e aux exigences du conseil d’administration, des investisseurs, des client·es et gérer les attentes des employé·es : tout cela ajoute au sentiment de solitude auquel est confronté au quotidien l’entrepreneur·euse.

Il y a évidemment l’enjeu suprême, lié à la survie de l’entreprise : dégager des revenus afin d’assurer le paiement des salaires, les attentes des résultats et la pression de la concurrence, causes de stress incroyable.

C’est cependant la réalité du ou de la cheffe d’entreprise :

« cette solitude, ce n’est pas un manque de capacité relationnelle et de façon générale, ce n’est pas négatif, c’est juste une situation à laquelle on s’habitue, qui fait partie de la réalité du chef d’entreprise, l’équilibre est de ce fait très fragile et quelques fois… cela bascule »

Il y a aussi la méconnaissance de soi, de ses forces et faiblesses, de ses limites et aussi une certaine forme d’insouciance :

« J’ai lancé mon entreprise dès ma sortie d’études, mais je n’avais aucune notion de la nécessité de me protéger et de me fixer des limites ; je me croyais invincible. Je faisais beaucoup de choses simultanément, sans trop me poser de questions sur ma santé ; mais c’était un choix, poussé par l’envie de progresser, de maîtriser mon destin à la recherche d’émotions positives telles des nouvelles ventes, nouvelles opportunités, … »

L’entrepreneur peut-il détecter les signes avant-coureurs d’un burnout ?

Il ne faut pas penser que la personne elle-même soit capable de discernement et donc d’anticiper le burnout ; c’est plutôt rare, voire impossible de lui faire comprendre ce qui lui arrive : ses signaux d’alerte interne sont en panne, elle perd le sens des réalités, n’est plus à l’écoute de son corps et ne perçoit pas les signaux qui lui sont transmis par ses proches. De ce fait, un grand nombre d’entrepreneur·euses se rapprochent dangereusement du burnout : il y a des signes tangibles qui le confirment avec l’exemple d’un entrepreneur qui nous raconte s’être endormi au volant ou qu’il ne dormait plus que quelques heures par nuit avec un sentiment grandissant d’oppression, crises d’angoisses, sensibilité exacerbée, forte irritabilité.

Comment agir sur son équilibre personnel ? Avec quels moyens ?

Effectuer un travail d’introspection afin d’apprendre à mieux se connaître est essentiel : comprendre ses motivations et aspirations profondes, quelles sont ses forces et faiblesses, ses limites physiques et psychiques et aussi apprendre le « lâcher prise », prendre du recul face aux événements.

L’entrepreneur·euse doit apprendre à intégrer les dimensions de la sphère privée, familiale et professionnelle et à les dissocier en se fixant des règles et des garde-fous tels que :

Quelle attitude adopter en tant que coach ?